Les transports en commun à la traîne

A Bordeaux, laisser la voiture au garage et prendre les transports en commun est un jeu perdant pour les Bordelais. Le réseau TBM pèche en rapidité et en efficacité au-delà de l’hypercentre. La voiture reste la solution la plus rapide, à moins d’y préférer le vélo.

Quarante minutes pour se rendre en centre-ville, alors qu’on habite à seulement 5 km des Quinconces. Voici la réalité des transports en commun bordelais. En sélectionnant vingt-cinq arrêts de tram et de bus, tous situés à 3, 5 et 7 kilomètres d’un point central, les Quinconces, nous avons mis à l’épreuve le réseau TBM. Combien de temps pour un itinéraire en voiture, en transports en commun ou en vélo en heure de pointe ? Car, au-delà de l’aspect écologique, la priorité de l’usager est au temps gagné, surtout lorsqu’il s’agit de ses déplacements journaliers.

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Comment naviguer dans ces cartes ?

Déplacez votre curseur sur les différents traits de couleurs pour voir apparaître le temps de l’itinéraire en voiture, en transports en commun et en vélo.

 

Dans de nombreux cas de figure, l’utilisation d’un vélo permet un itinéraire plus rapide que la voiture, le bus ou le tram. Pour les trajets de 5 et 3 kilomètres autour de l’hypercentre, les itinéraires en vélo durent entre dix et vingt minutes. Le temps pour stationner son vélo est également largement inférieur à celui d’une voiture. Autant de paramètres qui rendent l’usage du vélo avantageux.

Trois usagers ont témoigné. Pour eux, c’est une évidence, les transports en commun leur font perdre du temps.

L’aspect financier a été peu abordé dans les témoignages et l’intérêt écologique est rarement mentionné. Il n’est donc pas étonnant que les rues et les routes bordelaises soient encore saturées. La situation est préoccupante pour la métropole et ses habitants. En janvier 2017, la ville de Bordeaux a été en alerte pollution à trois reprises. Quelques mesures ont été prises par la préfecture, comme la limitation de la vitesse sur la rocade mais la municipalité n’a pas mis en place de restrictions sur le trafic.

Pas de « zone blanche » 

Pourtant, à première vue, le territoire métropolitain semble bien desservi par les transports publics. L’ensemble de l’intra-rocade est fourni en arrêts de tram et de bus. On remarque tout de même que l’hyper-centre est avantagé par rapport à la périphérie. C’est d’ailleurs dans cette zone que le trafic automobile a diminué le plus fortement ces dernières années. Selon certaines estimations, la circulation a diminué de 20%.

 

 

 

 

 

 

D’après la carte du réseau que nous avons établie, il n’y aurait aucune « zone blanche » à l’intérieur de la rocade bordelaise. Selon Renaud Lorillard, analyste transport à Bordeaux Métropole, « un point est considéré en zone blanche s’il est à plus de 300 mètres d’un arrêt de bus, et à plus de 800 mètres du tramway ».

D’ici à 2020, une nouvelle ligne de tram devrait rendre les trajets des habitants du Bouscat, de Bruges et de Eysines un peu moins longs.

 

 

 

 

 

Claire Thoizet, Raphaëlle Chabran, Narjis El AsraouiAlexandra Jammet, et Laura Brunet 

 

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